La croissance a-t-elle favorisé une ouverture politique ? Depuis la prise de pouvoir en 1975 par les "Pathet Lao" - rebelles communistes soutenus par les Vietnamiens du régime de Hanoï -, le Laos vit toujours à l'heure d'un système politique verrouillé par le Parti populaire révolutionnaire. Le pouvoir est contrôlé par le comité central, au sein duquel un politburo de onze membres dirige les affaires du pays. Le gouvernement et son premier ministre, Thongsing Thammavong - lui-même numéro deux du bureau politique - sont chargés d'exécuter les directives d'un parti qui définit les orientations et les stratégies économiques. Un Parlement de 132 membres fait généralement office de chambre d'enregistrement, même si l'on assiste depuis quelque temps à un début de liberté d'expression et de critique. Notamment sur les questions liées à la corruption et à la mauvaise gestion des fonds publics.
Une certaine ouverture à l'économie de marché, lancée en 1986 en même temps que la politique du "renouveau" décidée par le "grand frère" vietnamien, a fait évoluer le système sur un modèle à la chinoise : pas de liberté d'expression, nulle dissidence tolérée, enrichissement d'une élite politique et militaire prédatrice. Les tares inhérentes à un tel système favorisent le clientélisme et la corruption, qui restent autant de freins à un développement à la fois plus durable et moins inégalitaire. La faiblesse des secteurs éducatif et sanitaire s'ajoute à l'insuffisance de la formation professionnelle dans un pays qui manque de personnel qualifié, et où 27 % de la population est illettrée.
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