2012-09-02

Laos, la nouvelle vague du cinéma





http://www.courrierinternational.com - 14.06.2012

Séries thaïlandaises ou films de propagande communiste, voilà le choix qui s’est longtemps offert aux Laotiens. Mais une jeune génération de cinéastes écrit aujourd’hui une nouvelle page du septième art. [...]


Pour tourner un film, les cinéastes doivent obtenir une autorisation. Tout en préparant Plai Tang, Anysay a déposé sa demande. Dans un premier temps, il a essuyé un refus parce que le scénario contenait des scènes violentes. Le réalisateur a fait appel, au motif qu’il s’agissait simplement d’un film d’étudiant, présenté comme mémoire à ses professeurs et non destiné au public. Les autorités lui ont alors donné leur feu vert, et, de fait, le produit fini leur a plu, rapporte Anysay. A tel point que le département du film lao a même autorisé la sortie en salle, à condition que le metteur en scène modifie l’épilogue et floute toutes les images d’armes à feu. “Les autorités se sont rendu compte que le film ne faisait pas l’apologie de la violence, elles ont fait preuve d’ouverture d’esprit, se félicite Anysay. Mais j’ai été prié de changer la fin, de manière que le méchant aille en prison. J’ai obéi parce que je voulais que mon film soit projeté dans les cinémas. C’est le premier long-métrage lao à montrer des hommes tatoués, portant des boucles d’oreilles et maniant des armes à feu, ainsi que des scènes de bagarre.”

Comme la plupart des Laotiens, Anysay a grandi avec des films et des feuilletons pour la plupart venus de l’autre côté de la frontière [de Thaïlande]. Comme le public thaïlandais, estime-t-il, ses compatriotes raffolent de comédies, de films d’action ou d’horreur, qui constituent le quotidien à la télévision nationale et dans les rares salles obscures du pays. Mais la Lao New Wave attribue le mérite de la renaissance actuelle à une œuvre marquante, la comédie sentimentale de 2008 Sabaidee Luang Prabang (Bonjour, Luang Prabang), du Thaïlandais Sakchai Deenan. C’est une coproduction de sociétés thaïlandaises et laotiennes. Comme il se doit, Ananda Everingham y tient la vedette. Il joue le rôle d’un photographe métis laotien qui sillonne le pays et tombe amoureux d’une Laotienne. “C’est bien mieux maintenant de voir des cinéastes laotiens faire des films laotiens, se réjouit Sakchai. Il règne un climat plus ouvert, même si je m’inquiète de la taille du marché. Le public n’est pas assez nombreux pour que cela devienne rentable.”

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1 comment:

saydee said...
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